Un Belge entre dans un café parisien, sur le coup de dix heures et demie du soir. Au-dessus du bar, un poste de télévision diffuse le dernier Journal de France 3.
Un reportage particulièrement dramatique est consacré à une jeune femme qui se tient en équilibre sur une corniche, au dix-septième étage d'un immeuble-tour. - Je vous parie 200 F qu'elle ne saute pas, dit le Belge au barman. - Pari tenu. A la fin de la séquence, la femme saute dans le vide et se tue. - Vous avez gagné.
Voilà vos 200 F dit le Belge. - Non, dit le barman, je n'en veux pas.
Ce ne serait pas honnête.
J'avais déjà vu ce même reportage au Journal de 20 heures. - Moi aussi, dit le Belge,je l'avais vu, à mon hôtel.
Mais, après l'émotion qu'elle a dû avoir la première fois, j'étais persuadé qu'elle n'aurait pas le courage de sauter une deuxième. |
- Quel boulot, cette télévision, s'écrie, en soupirant, l'animateur-présentateur vedette, Jean-Luc Coindelarue.
Si je vous disais que cela m'occupe quatorze heures par jour !
- Pour préparer et présenter vos émissions ?
- Non.
Cela, ça représente moins de deux heures par semaine.
Le reste du temps, je le consacre à compter et placer le pognon que ça me rapporte. |
En zappant avec sa télécommande, un téléspectateur est tombé surle film porno de M6 :
- On le regarde ?
demande-t-il à sa femme. - Si tu veux, répond-elle.
Mais ne t'étonne pas si, à suivre toutes leurs contorsions, ensuite, ça me donne mal à la tête. |
Qu'est-ce que tu regardais, pépé, à la télévision, quand tu étais petit ?
demande une gamine. - De mon temps, explique le grand-père, il n'y avait pas de télévision. - Oh !
ça devait être formidable pour les enfants. - Pourquoi cela ?
questionne le grand-père, interloqué. - Si leur maman ne pouvait pas les envoyer se coucher sans regarder la télé, alors, ils n'étaient jamais punis. |
Un petit garçon interroge sa mère :
- Pourquoi passes-tu des après-midi entières à regarder des feuilletons à la télévision ?
- C'est parce que les héros de ces feuilletons sont très proches des gens qu'on fréquente dans la vie. - Mais, en ce cas, pourquoi, dans les feuilletons, les héros ne passent pas, eux aussi, leurs après-midi, à regarder la télévision ? |
Furieux d'avoir reçu une bonne fessée de son père parce qu'il avait été odieux, toute la journée, avec sa mère, un gamin raconte à un de ses copains :
- J'avais d'abord rêvé, pour me venger, de faire sauter la maison à la dynamite, mais ç'aurait été trop doux pour eux.
Alors, j'ai pris la télécommande de la télé et je l'ai enterrée dans le jardin. |
Installé devant le téléviseur familial, un homme proteste :
- Voyons, chérie, comment peux-tu prétendre, parce que je m'intéresse au football, que nous n'avons plus jamais l'occasion de nous parler ?
Enfin, peux-tu me citer une fois, une seule, où tu m'aies dit quelque chose, pendant une mi-temps, et où je ne t'aie pas écoutée ? |
L'état-major des variétés cogite pour trouver une idée d'émission en access prime time, c'est-à-dire avant le Journal de 20 heures. - Ayez toujours en tête, rappelle le chef de l'unité de création à ses collaborateurs, l'exemple de nos maîtres :
Bouvard, Guy Lux, Lagaf'.
nous visons la clientèle de la ménagère de moins de cinquante ans...
dont l'âge mental ne dépasse pas quatre ans. |
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