Le chariot Maya Dans l’Amérique précolombienne on ne connaît pas de représentation (art mural, sculpture, tissage, codex, etc.) d’un moyen de transport comportant des roues. On n’a jamais retrouvé, pas plus au Nord qu’au Sud ou en Amérique centrale, le moindre reste d’un essieu. On n’en trouve pas plus trace dans les textes espagnols contemporains de la conquête ou dans la mémoire des peuples.
Pourtant, en 1969, un chariot en terre cuite long d’une vingtaine de centimètres et comportant quatre roues a été exhumé d’une tombe maya antérieure à l’arrivée des conquistadores.
Comment expliquer ce fait ?
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La solution de l'énigme Le chariot Maya : Avant de livrer la solution, je vous propose l’explication qui m’est d’abord venue à l’esprit :
Un jour, bien avant l’arrivée de Pedro de Alvarado au Guatemala, un homme de caste moyenne, après avoir longuement observé des enfants qui font rouler des pierres sur le flanc d’une colline, a découvert le principe de la roue. La roue et l’axe sans lequel elle est inutilisable. Après réflexion, cet homme à l’intelligence vive a fabriqué un petit chariot de terre cuite. Il le regarde, fasciné, descendre une pente douce de terre battue située devant sa maison. L’homme n’est ni sculpteur ni céramiste, la terre est mal cuite, le chariot n’est pas bien beau, mais il roule !
Son invention —qu’il a naïvement décorée mais qu’il maîtrise mal— n’ayant aucun succès dans les collines où il vit, notre homme décide de la montrer en haut lieu.
Il part pour la capitale de la province, où il obtient non sans mal un rendez-vous auprès de son souverain. Un prêtre qui l’a pris en sympathie a facilité la chose.
Voici notre inventeur devant le Halach Uinic ("Le vrai homme"). Une pente faite de paille de maïs et de terre a été sommairement bâtie dans le palais pour les besoins de la démonstration. Le souverain se fait remettre le chariot, le retourne, en fait distraitement tourner les roues avec l’index puis, d’un mouvement du menton, ordonne le début de l’expérience. Notre inventeur est inquiet : il est sûr que la pente est trop raide. Il tente de parlementer, mais le Maître est pressé, il a d’autres choses en tête : les cités-états du nord menacent d’entrer en guerre contre sa capitale. L’homme lâche le chariot qui dévale rapidement la pente et vient buter contre la base de la plus proche colonne. Il s’y brise en plusieurs morceaux. Le Halach Uinic se lève et se retire sans un mot. La démonstration est finie.
Le prêtre aide notre homme à ramasser les morceaux et lui dit — " Toi, je t’aime bien, tu es intelligent, mais après cet échec, je te donne ce conseil : n’essaie pas de revenir au palais ! "
Les années passent. L’homme a réparé son invention qu’il dépoussière de temps à autre pensivement.
Le jour de sa mort, son fils aîné, qui connaît l’attachement de son père pour cet objet aussi bizarre qu’inutile, décide de le placer à ses côtés dans la tombe.
Le chariot reverra le jour sept siècles plus tard, alors que le monde entier se déplace sur des roues, y compris certains bateaux et les avions lorsqu’ils s’envolent ou se posent...
Cette explication peut plus ou moins satisfaire notre appétit de contes tristes, mais elle n’est pas la bonne. La vérité est tout autre et, comme souvent, plus inattendue.
Les archéologues considèrent en effet que ce chariot n’est pas une maquette ni un objet décoratif, mais tout simplement un jouet. Les Mayas, qui avaient développé une civilisation évoluée, connaissaient sans doute le principe de la roue mais s’interdisaient de l’appliquer par peur d’un trop grand bouleversement de civilisation. On a ainsi découvert que certaines sociétés anciennes ont eu des préoccupations sociales qui égalent et peuvent même surpasser les nôtres. Toujours en Amérique de Sud mais quelques siècles plus tard, les pirates inventèrent une sorte de "sécurité sociale" ressemblant beaucoup aux systèmes en vigueur actuellement dans les pays développés : une main perdue dans un combat donnait droit à une pension, un bras coupé offrait des avantages plus importants, etc. Paradoxalement, certains principes de solidarité virent le jour au milieu des pires exactions.
D'autres chariots de terre cuite en forme de caïmans, de jaguars, de chiens, etc., furent par la suite découverts dans les tombes de l’ancien empire Maya.
L 'absence d'animaux de trait dans l'Amérique précolombiene n'était de toute façon pas propice au développement de la roue (pour certains chercheurs, c'est la vraie cause).
Les chinois ont inventé la brouette au premier siècle avant J.C. Elle comportait une roue de grande taille, des brancards très écartés et une courroie passée sur les épaules. Les Chinois étaient capables de transporter des charges si lourdes sur cette ingénieuse invention qu'ils en firent un engin de guerre. De nos jours, les Vietnamiens ont véhiculé des milliers de tonnes de marchandises sur des bicyclettes qu'ils poussaient dans la jungle lors de la Guerre du Viêt-Nam. On dit parfois que c'est cet usage inattendu de la bicyclette qui a vaincu l'Amérique.
La brouette n'est apparue en Europe qu'à la fin du XIIème siècle.
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